Raal-La Louvière Centre: les coaches préfacent le derby
Raal - URLC, c’est le derby opposant deux coaches passionnés par le ballon rond
- Publié le 07-09-2018 à 09h55
- Mis à jour le 10-09-2018 à 09h56
Raal - URLC, c’est le derby opposant deux coaches passionnés par le ballon rond
Samedi, le Tivoli verra s’écrire une nouvelle belle page du football dans la région du Centre avec le derby opposant la nouvelle Raal à La Louvière Centre, qui a repris le flambeau dans la cité des Loups après la disparition du matricule 93.
Jouant avec les mêmes couleurs, surnommées de la même manière, les deux équipes évoluent en outre dans le même stade. Une situation qui pourrait s’avérer cocasse pour Xavier Robert, l’entraîneur de l’URLC visiteuse samedi. "Je n’ai pas peur de me tromper de vestiaire", sourit-il. "Ce sera la même chose. Au niveau de la configuration, les douches et la causerie seront à une autre place mais nous sommes habitués lorsque nous évoluons à l’extérieur."
Rencontre entre un Français de 39 ans - enseignant pour les adolescents en difficultés cognitives et mentales - et un manager de 43 ans - d’une société de soins à domicile qu’il gère avec son épouse - qui ont décidé de mettre leur rivalité de côté. Deux coaches qui mettent leurs qualités professionnelles au profit de leur team. "La gestion humaine, c’est très important aussi dans le football", commence Frédéric Taquin.
Une affirmation confirmée par son homologue louviérois. "Il faut y mettre de la sincérité aussi avec les joueurs."
Que représente ce match ?
Frédéric Taquin : "Trois points face à une équipe ambitieuse et qui a commencé la saison sur les chapeaux de roue. On retrouve pas mal de qualités. Avant tout, cela reste un match de foot."
Xavier Robert : "J’espère voir un beau et bon match. Cela rendra hommage à Carl Persenaire, l’un des personnages marquants du club décédé récemment. Sur le plan sportif, c’est juste trois points. J’espère pouvoir bonifier nos six points. La ferveur autour de ce match doit être positive. À nous de montrer l’exemple."
La préparation a-t-elle été identique aux autres matches ?
FT : "Ce serait dommage de changer car sinon, cela veut dire que je me trompe à chaque fois. Il ne faut pas non plus mettre trop de pression."
XR : "On a aussi attendu la fin du match à Durbuy pour pouvoir se projeter sur celui-ci. On respecte notre ligne de conduite car on est aussi dans la dernière ligne droite de la préparation athlétique et tactique. Le groupe est encore en chantier. On a tracé une ligne et on la respecte."
Connaissiez-vous votre homologue avant d’arriver à La Louvière en hiver dernier ?
XR : "Nos philosophies se rejoignent avec une équipe qui joue au foot et des valeurs humaines, de combativité, de solidarité. Le match de samedi sera intéressant pour ces raisons. Le feeling fut directement bon entre nous."
Les deux clubs sont ambitieux. Pourrions-nous assister à une lutte louviéroise pour le titre ?
FT : "Je l’espère sincèrement. Ce serait vraiment chouette et formidable. Ensuite, le tour final, cela reste une loterie."
XR : "Le tour final reste une expérience très riche à prendre. On aime bien gagner, on est compétiteur mais la défaite fait grandir. Nous, notre ambition est de prendre match après match et ne pas s’enflammer."
Sentir le souffle de la Raal derrière ne vous met pas la pression ?
XR : "Non pas du tout car il y a une politique bien présente dans le club et elle prend forme. On ne pense qu’à nous. La motivation doit venir de l’intérieur et pas d’éléments extérieurs."
La série est-elle ouverte ?
FT : "Je pense que cette saison, le champion sera à 60 points. Dimanche, l’Olympic n’était pas forcément plus fort que nous. Par contre, les Francs Borains, c’est vraiment une grosse puissance."
XR : "Sur papier, ils ont en effet l’équipe la plus compétitive."
Si vous deviez prendre quelque chose au club d’en face ?
Les deux : "Rien !"
Les présidents: deux personnalités
Le derby Raal-URLC, c’est aussi le duel opposant deux structures aux fonctionnements différents et il opposera deux personnalités. D’un côté, Huseyin Kazanci qui a repris la succession de Tacal à La Louvière-Centre et qui a sauvé le club et, de l’autre, Salvatore Curaba qui a relancé un club qu’il avait connu dans sa carrière de footballeur. “Huseyin, c’est un homme au grand cœur. Il fait énormément pour son club, décrit Xavier. Le club est toujours là et c’est grâce à lui. Il est discret mais il sait monter au créneau quand il faut défendre son club. Il est aussi assez ouvert. On peut parler de tout et de n’importe quoi.”
En face, un autre homme d’affaires au passé footballistique différent. “Salvatore est un vrai leader et il veut notre bonheur. Il nous laisse nous épanouir. C’est un manager moderne et humainement fantastique. S’il n’avait pas été là, je n’aurais pas été repris. J’étais quand même en P2 avant… Je suis admiratif de ce qu’il a fait et ce qu’il va faire. Je donnerais tout pour lui. Il me met en confiance et je ne ressens aucune pression. C’est agréable. Et puis, c’est un ancien joueur professionnel. Grâce à ça, j’ai pu mettre en place ce que je voulais. C’est une approche saine du management.”
“On a une image à montrer”
La saga sur l’occupation du Tivoli ne les a pas perturbés Objet de toutes les convoitises, le Tivoli fut au centre des débats communaux après le titre de la Raal. La Louvière version Curaba exigeant un peu plus du gâteau mis à disposition. “On essaie de rester en dehors de tout ça”, commence Xavier Robert. “On a une image à montrer.”
Le discours n’est pas différent chez l’ancien coach de Villers-la Ville. “Nous, ce qu’on veut, c’est du 50-50. Où est le problème ? Finalement, personne n’est content parce que toutes les semaines, il faut déménager, ça ne sert à rien. J’aurais préféré qu’ils tranchent clairement. Mais finalement, chaque semaine, on doit changer les habitudes des joueurs.”
À la Raal, on est plutôt voyageurs en bougeant de terrain en terrain durant la semaine.
“Maintenant, on s’entraîne à Chapelle, c’est génial. Un synthétique dernière génération, tu verrais Xavier, c’est génial. Bientôt, on aura nos deux synthétiques.”
Frédéric Taquin a d’ailleurs trouvé la solution. “On n’a qu’à s’entraîner l’un à côté de l’autre. Je rêverais de ça ! Bon après, pour les phases arrêtées, il faudrait mettre des bâches.
(rires)” Le problème du Tivoli et des installations est plutôt d’ordre général. “Il faut aussi penser aux jeunes et je pense que ça coince surtout pour ça. Les deux clubs ont en effet pas mal de gamins. Alors que pour nous, l’idéal serait en effet d’être ici tous les deux”, continue le Français de 39 ans.